Abel Faivre
Une passion pour le scoutisme
Les seuls articles publiés par Abel Faivre sont sans rapport avec la mission Dakar-Djibouti. Il fait en effet paraître trois textes sur l’hébertisme et sur l’importance de l’éducation physique pour les jeunes scouts, dans la revue Le Chef (Scouts de France). Fin 1934-début 1935, le second grand voyage qu’il effectue n’est plus du tout scientifique : il participe au premier jamboree australien, à l’occasion duquel il rencontre le fondateur du scoutisme, Robert Baden-Powell. Avant de décéder d’une fièvre typhoïde le 9 octobre 1935, il avait repris contact avec Griaule, qui lui rend alors un rapide hommage dans le Journal de la Société des Africanistes en notant que, lors de la mission Dakar-Djibouti, « Abel Faivre s’était acquitté de sa tâche avec une habileté technique et un dévouement au-dessus de tout éloge et j’aurais souhaité pouvoir me l’adjoindre encore dans des expéditions ultérieures » [4]. Faivre devient membre de la Société des Africanistes de façon posthume, le 13 novembre suivant.
Son cas témoigne bien du goût de nombreux jeunes hommes de l’époque pour l’exploration, mais aussi des affinités paradoxales entre le scoutisme et un certain attrait pour les peuples alors considérés comme primitifs, ou entre exploration sportive et mission scientifique. Faivre est proche en cela de Paul Coze, responsable scout initiateur du peaurougisme, et, plus encore, de l’éclaireur Henri Lhote, naturaliste de formation parti à l’aventure en Afrique au nom de la science [5].