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à la naissance de l’ethnologie française

Les missions ethnographiques en Afrique subsaharienne (1928-1939)

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La collection au château-musée de Cabrerets

L’histoire singulière de la collection Lebaudy-Griaule

La collection au château-musée de Cabrerets

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Château-musée de Cabrerets

8.Ce musée de préhistoire est constitué à partir des collections réunies par l’Abbé Amédée Lemozi, préhistorien et curé de Cabrerets, et achetées en 1924 par Jean Lebaudy en vue de rendre accessible ce patrimoine aux chercheurs et au public (Josseline Bournazel-Lorblanchet, L’abbé Amédée Lemozi, prêtre et préhistorien (1882-1970), Université de Liège, Eraul, 2011, pp. 77-78).9.Amédée Lemozi, Cabrerets (Lot). Son site, ses environs, ses particularités, son histoire, ses légendes, sa préhistoire, Cahors, Imprimerie A. Coueslant, 1948.10.« […] M. Marcel Griaule, africaniste bien connu, professeur à la Sorbonne, membre de l’Union française, installe dans les salles du château, avec le concours de quelques aides techniques, dont M. Larget, une curieuse et très intéressante collection d’objets divers, parmi lesquels domine le masque, à côté de nombreuses figurations rupestres » (Amédée Lemozi, Historique du Musée régional du Château de Cabrerets (Lot). Activités diverses qui ont contribué à la formation et à l’expansion du Musée, Cahors, Imprimerie A. Coueslant, 1951, p. 22). Voir aussi Dom Lehembre, Le château de Cabrerets et son musée, La Revue du Touring-club de France, 578, sept.-oct. 1948.11.Une remarque ici s’impose pour les deux cents objets archéologiques collectés par la mission Griaule. Si la présence de certains d’entre eux est attestée au château-musée par l’article de Jean-Paul Lebeuf « Les collections Sao du Musée Lebaudy (Cabrerets, Lot) » (Jean-Paul Lebeuf, Les collections Sao du Musée Lebaudy (Cabrerets, Lot), Journal de la Société des africanistes, 13 (1), 1943, pp. 183-186), l’état actuel de nos connaissances ne nous permet pas de nous prononcer sur leur modalité d’exposition.12.Ainsi que le précise le préhistorien Amédée Lemozi, cette « collection [africaine] est précieuse pour l’ethnographie comparée. Il est intéressant, en effet, de pouvoir comparer ici-même, grâce à l’apport précieux de M. Griaule, l’art et l’industrie des hommes de la préhistoire, avec l’art et l’industrie des primitifs actuels » (Amédée Lemozi, Historique du Musée régional du Château de Cabrerets…, op. cit., 1951, p. 22). Cette visée comparative explicite également la prédominance du masque et la présence de reproductions de peintures rupestres dans la collection africaine du château ; selon les théories de Marcel Griaule, la société dogon se donne entièrement à voir dans ses mythes dont le support principal est le masque, alors que les peintures rupestres en constituent l’imitation (Marcel Griaule, Cinq missions ethnographiques en Afrique tropicale, Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences coloniales, IX, 3 et 17 décembre 1943, pp. 680-688).13.Le musée de l’Homme, déjà largement pourvu en pièces africaines provenant des missions précédentes, ne pouvait respecter une telle clause.14.En janvier 1964, un peu plus de soixante-dix objets constituent la « collection africaine de Messieurs Lebaudy-Griaule », selon la liste de l’ensemble prêt à être expédié à destination de Strasbourg, établie par l’administrateur de Lebaudy, René Tétart (Inventaire de la collection africaine de Messieurs Lebaudy-Griaule, lettre adressée à Dominique Zahan, 6 janvier 1964, Archives de la collection ethnographique de l’UDS). Quant aux deux cents objets archéologiques collectés par la mission Griaule, leur devenir est incertain – seul le couvercle d’urne funéraire sao (2002.0.224) ayant été envoyé à Strasbourg.15.Il est intéressant de noter que les collections préhistoriques furent cédées par Jean Lebaudy en 1964 à la commune de Cabrerets – laquelle avait déjà acquis la grotte ornée en 1950 – avec là encore pour clause obligatoire qu’elles soient exposées au public. Le Musée Amédée Lemozi construit par la commune à l’entrée de la grotte ouvrira en 1981.