Marcel Griaule
L’Assemblée de l’Union française
En novembre 1947, Griaule est nommé conseiller de l’Assemblée de l’Union française [19] par les députés du Mouvement républicain populaire. Unique ethnologue métropolitain au sein de cette institution au rôle consultatif, il préside la Commission des affaires culturelles dès sa création et conservera ce poste jusqu’à sa mort [20]. Cette nouvelle fonction, exercée en parallèle à ses activités scientifiques, lui assure une tribune politique pour défendre ses idées anti-assimilationnistes : sauvegarde des cultures et des langues d’outre-mer, refus d’un progrès unificateur et enfin promotion simultanée de l’ethnologie, seule discipline capable de fournir des informations objectives et éclairantes sur les populations « sans machinisme », selon les termes de Griaule. Favorable à une tutelle coloniale respectueuse de la diversité des traditions africaines, il s’oppose tout à la fois à ses collègues conservateurs, proches des coloniaux, et aux communistes ou aux conseillers africains anticolonialistes ou progressistes, partisans d’une égalité de tous devant la loi. À partir de 1948, il représente aussi l’Assemblée de l’Union française à l’UNESCO [21], où il plaide notamment pour un enseignement en langue maternelle pour les Africains [22].