Marcel Griaule
De l’observation aérienne à l’ethnographie
Griaule interrompt ses études en avril 1917 pour s’engager dans l’armée, d’abord dans l’artillerie puis dans l’aviation. Il a le grade de sous-lieutenant et un brevet d’observateur aérien lorsque, six ans plus tard, il reprend finalement des études supérieures. En 1923-1924, il commence par apprendre deux langues éthiopiennes – l’amharique et le guèze – auprès de Marcel Cohen à l’École nationale des langues orientales – dont il sortira diplômé en 1927 – et à l’École pratique des hautes études (EPHE). Au cours de l’année universitaire 1924-1925, il assiste également aux conférences de Marcel Mauss à l’EPHE, puis s’inscrit à l’Institut d’ethnologie dès sa création, fin 1925, pour y suivre les cours d’ethnographie descriptive, de linguistique descriptive et de préhistoire exotique dispensés respectivement par Mauss, Cohen et Breuil [1].
De 1926 à 1928, Marcel Griaule s’appuie sur ces enseignements pour s’exercer à l’enquête orale chez lui, auprès de quelques Éthiopiens de passage à Paris, en particulier Agagnahou Engueda et Abba Jérôme. Lors de ces entretiens, il accumule des renseignements très variés pour écrire de petites monographies sur les régions d’origine de ses informateurs. Son premier article, publié en 1928, porte ainsi sur les « mythes, croyances et coutumes du Bégamder » [2].
En 1929, au retour de sa première mission éthiopienne, il obtient un diplôme de l’EPHE en sciences historiques et philologiques grâce à la traduction commentée d’un manuscrit éthiopien, édité l’année suivante dans les Travaux et mémoires de l’Institut d’ethnologie sous le titre Le livre de recettes d’un dabtara abyssin. Un second diplôme de l’EPHE (section sciences religieuses) lui est décerné en 1933, au retour de sa deuxième expédition africaine, après présentation d’un mémoire sur les Jeux et divertissements abyssins, publié en 1935 aux éditions de l’EPHE [3].