Michel Leiris
Né à Paris le 20 avril 1901 dans une famille bourgeoise du XVIe arrondissement, mort à Saint-Hilaire (Essonne) le 30 septembre 1990, à l’âge de 89 ans, Michel Leiris est l’auteur d’une oeuvre considérable qui s’inscrit dès l’origine dans le sillage du surréalisme – mouvement littéraire, culturel et artistique qu’il a rejoint dès son lancement par André Breton en 1924, mais dont il se séparera avec fracas en 1929, sans répudier pour autant les buts d’émancipation psychologique, sociale, politique voire sémantique que ce mouvement s’était assignés. Poète, écrivain, critique d’art, ethnographe, chercheur au Centre national de la recherche scientifique comptant parmi les membres fondateurs du musée de l’Homme en 1937, pleinement et durablement mobilisé par les questionnements, les idéaux et les enjeux politiques de son temps, fussent-ils les plus radicaux ou les plus révolutionnaires, Michel Leiris aura profondément marqué, bien que de façon discrète, la vie intellectuelle française du XXe siècle – comme l’a montré l’exposition qui lui a été consacrée au Centre Pompidou-Metz d’avril à septembre 2015, et le catalogue qui en a été publié [1] – cherchant à accroître la connaissance de l’homme, tant par la voie subjective de l’autobiographie et de la poésie, dont il interroge constamment le pouvoir métaphorique, polysémique et onirique [2], que par la voie moins personnelle de l’enquête ethnographique.