De cette première mission éthiopienne, Marcel Griaule tire deux rapports, quelques traductions issues des manuscrits rapportés, une quinzaine d’articles ethnographiques, et un livre, préfacé par Marcel Mauss, sur les Silhouettes et graffiti abyssins (Paris, Larose, 1933). L’ouvrage reproduit notamment les graffiti et les peintures stylisées relevés par Griaule sur les murs des églises éthiopiennes. Il publie également un récit romancé et flamboyant de son voyage sous le titre Les Flambeurs d’hommes (Paris, Calmann-Lévy, 1934). Prix Gringoire en février 1935, ce livre témoigne à la fois des ambitions littéraires de Marcel Griaule, de ses influences surréalistes et de sa conception d’une ethnographie mêlant science et aventure. Fabriqué à partir d’aphorismes, de métaphores colorées et de citations piquantes notées sur un calepin, chaque chapitre de l’ouvrage brode autour d’un épisode marquant de la mission ou d’une « coutume » locale extraordinaire.