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à la naissance de l’ethnologie française

Les missions ethnographiques en Afrique subsaharienne (1928-1939)

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Objets oubliés, savoirs perdus

Vivants objets

Objets oubliés, savoirs perdus

Bien des objets produits par des sociétés africaines à l’époque coloniale ne sont plus reconnaissables aujourd’hui par les usagers de ces mêmes sociétés. Cependant, la qualité de leur réalisation, leur beauté, leur inventivité suscitent souvent admiration ou fascination : à Dakar ou à Porto-Novo, la surprise est grande d’apprendre que ces objets ont été collectés sur place dans les années 1930 et sont désormais conservés dans des musées de France ou d’Afrique. L’émotion que suscite l’image de ces objets oubliés est à l’origine du projet Vivants objets ; elle résonne avec l’intérêt parfois passionné que provoque la reconnaissance de tel objet encore en usage aujourd’hui. Réalisé souvent avec des matériaux et des formes inédits, l’objet de collection apparaît alors comme l’aïeul énigmatique de ses déclinaisons contemporaines, sur lequel on forme des conjectures et dont on apprécie le savoir-faire perdu, les composants disparus.

Ce hochet-sonnailles fait d’une courge et de perles de verre, qu’on peut acheter aujourd’hui au marché, était donc autrefois constitué de vertèbres de serpent ? Mais quel serpent ? Et à quels usages était-il destiné ? Cette gargoulette, si pratique et si belle, de quelle terre est-elle faite, et comment a-t-elle été cuite ? « En Afrique aussi, les témoignages du passé et les productions artisanales traditionnelles ne sont pas seulement des curiosa [...], mais bien plutôt des biens culturels d’intérêt scientifique et historique, un véritable patrimoine qu’il est urgent de protéger, de valoriser et de faire connaître » [1].

 

1.Barbara Cassin et Danièle Wozny (eds), Les intraduisibles du patrimoine en Afrique subsaharienne, Paris, Demopolis, 2014, p.57.