Peintures éthiopiennes
Silhouettes et graffiti
En 1929, la principale enquête de Griaule sur la peinture éthiopienne concerne ce qu’il nomme les « silhouettes » et les « graffiti ». La première expression désigne des peintures silhouettées en noir ou en bleu sur fond blanc dans un dispositif en damier entourant les portes et fenêtres des sanctuaires des églises. D’après Griaule, ces peintures sont en général considérées comme des travaux sans valeur que l’on fait faire par des apprentis pour qu’ils se fassent la main, mais Wouddié fait exception.
Lorsque Griaule le rencontre à Addiet, ce peintre confirmé est en train de réaliser la décoration de l’église dédiée au saint Zara Bourouk. Il dessine alors pour Griaule des silhouettes sur du papier européen puis les recopie dans l’église Zara Bourouk. Ces dessins, publiés en 1933 dans Silhouettes et graffiti abyssins, ont fait l’objet de tirages photographiques conservés à la photothèque du musée du quai Branly, mais nous ignorons ce qu’il est advenu des originaux. Vis-à-vis de Wouddié, Griaule se comporte donc autant en commanditaire qu’en observateur.
Sur les montants et les battants des portes de l’église, Griaule relève également les graffiti des assistants et les publie dans la deuxième partie de son livre.