Issu d’une famille cultivée et bohême, curieux de tout et inscrit dans plusieurs formations dont l’ethnologie, le jeune Paul-Henry Chombart de Lauwe (1913-1998) participe à l’âge de vingt-deux ans à la mission Sahara-Cameroun avec Marcel Griaule (1936-1937). Il trouve notamment le pilote et l’avion qui permettront à Griaule de faire un grand nombre de photos aériennes. Cette expérience marque les premiers travaux du sociologue qu’il est devenu par la suite.
Membre des missions Ganay-Dieterlen (1937) et Lebaudy-Griaule (1938-1939), Germaine Dieterlen (1903-1999) est une ethnologue spécialiste des représentations symboliques dogon et bambara. Très proche de Marcel Griaule, elle effectue ses recherches dans son sillage ou en collaboration avec lui.
Abel Faivre (1901-1935) est l’unique naturaliste de la mission Dakar-Djibouti. La participation de cet éclaireur de France à une mission ethnographique témoigne de l’attraction des acteurs du scoutisme, introduit en France en 1910, pour les explorations lointaines.
Diplômée en ethnologie, Hélène Gordon (1909-1988) participe à la mission Sahara-Soudan de 1935 avant de s’orienter vers le journalisme et d’y faire carrière sous son nom d’épouse Hélène Lazareff.
Chef des premières grandes expéditions ethnographiques françaises à destination de l’Afrique, cofondateur de la Société des africanistes, premier titulaire d’une chaire d’ethnologie et écrivain à succès, l’ethnologue Marcel Griaule (1898-1956) a largement contribué à la reconnaissance et à la professionnalisation de sa discipline et de l’africanisme, mais sa célébrité internationale découle surtout de ses travaux sur les(...)
Aviateur proche de Paul-Henry Chombart de Lauwe puis de Marcel Griaule, Georges Guyot (1894-1982) met son avion et ses compétences de pilote au service de l’expédition ethnographique, archéologique et aéronautique Sahara-Camerou(...)
Viticulteur puis menuisier, Marcel Larget participe aux trois premières missions Griaule en assumant un rôle de technicien et de logisticien.
Connue sous le diminutif de Manouka, Marie-Charlotte Laroche (1906-1996) obtient son certificat d’ethnologie (lettres) en juin 1936, en même temps que Jean-Paul Lebeuf . Elle travaille ensuite comme bénévole au musée de l’Homme, dans le département Afrique, en collaborant notamment à deux articles de Lebeuf issus de son terrain camerounais de 1936-1937 . Fin 1938, elle accompagne la mission Lebaudy-Griaule sur une courte période, jusqu’en pays dogon, (...)
Industriel passionné de chasses africaines, Jean Lebaudy (1894-1969) est le coorganisateur et le mécène de la mission ethnographique et cynégétique Lebaudy-Griaule en 1938-1939.
Proche de Marcel Griaule et membre des missions Sahara-Cameroun (1936-1937) et Lebaudy-Griaule (1938-1939), Jean-Paul Lebeuf (1907-1994) est le premier ethnologue africaniste dont les recherches, sur l’ensemble de sa carrière, associent étroitement archéologie, ethnographie et histoire.
Né à Paris le 20 avril 1901 dans une famille bourgeoise du XVIe arrondissement, mort à Saint-Hilaire (Essonne) le 30 septembre 1990, à l’âge de 89 ans, Michel Leiris est l’auteur d’une oeuvre considérable qui s’inscrit dès l’origine dans le sillage du surréalisme – mouvement littéraire, culturel et artistique qu’il a rejoint dès son lancement par André Breton en 1924, mais dont il se séparera avec fracas en 1929, (...)
C’est en tant que linguiste et spécialiste de l’amharique que Deborah Lifchitz (1907-1942) est invitée à participer à l’étape éthiopienne de la mission Dakar-Djibouti. Trois ans plus tard, en 1935, elle réalise une mission de terrain en pays dogon aux côtés de Denise Paulme.
Membre des missions Dakar-Djibouti et Sahara-Soudan, Éric Lutten (1904-1975) est particulièrement apprécié par Griaule pour son efficacité et ses multiples compétences, de la photographie à l’ethnographie ou du cinéma à l’alpinisme.
Diplômé en « Langues soudanaises » de l’École des Langues orientales, Jean Mouchet s’occupe des études linguistiques au sein de la mission Dakar-Djibouti. Sa participation à cette expédition transafricaine est une parenthèse dans sa carrière au sein de l’administration coloniale au Cameroun, mais il profite de sa présence sur place pour produire des enquêtes linguistiques et ethnographiques sur le nord de ce territoire sous mandat.
Boulonnais comme Marcel Griaule et Marcel Larget, Jean Moufle est le mécanicien de la mission Dakar-Djibouti. Il devait également participer aux collectes naturalistes et s’était engagé à jouer les reporters pour La Gazette de Boulogne , mais sa nonchalance, sa dépression croissante et son intérêt exclusif pour la chasse et pour les femmes noires l’éloignent progressivement des autres membres de la mission. (...)
Le jeune Roger Mourlan (1912-1987) est l’opérateur cinématographique de l’expédition scientifique Petit à Madagascar (1932) et de la mission Griaule en pays dogon (1935).
Prince d’origine russe, Michel Oukhtomsky est une connaissance de Georges Henri Rivière et un proche de Vera Bour, dont le salon parisien attire notamment Paul Valéry et Jean Cocteau. Alors que ses compétences professionnelles restent très floues, sa participation à la mission Dakar-Djibouti s’explique justement par les liens qui existent à l’époque entre ethnologie et haute société parisienne. Présenté comme un « agent technique » avant le départ, (...)
Anthropologue africaniste influencée tant par Marcel Mauss que par l’anthropologie britannique, Denise Paulme (1909-1998) prend très tôt ses distances vis-à-vis de Marcel Griaule : elle rejette le modèle des grandes expéditions collectives, multiplie les terrains et axe ses recherches sur l’organisation sociale et la littérature orale.
L’artiste-peintre Gaston-Louis Roux (1904-1988), proche des milieux cubiste et surréaliste se voit offrir en 1931 l’opportunité de participer à la mission Dakar-Djibouti en tant que « peintre officiel ». Il passe onze mois en Éthiopie où il réalise des entretiens auprès de peintres locaux et exécute le démarouflage des peintures de l’église d’Abba Antonios et leur remplacement par des copies. À son retour, il poursuit sa carrière de peintre (...)
Musicologue, André Schaeffner (1895-1980) entre en 1929 au Musée d’ethnographie du Trocadéro, avant de participer aux missions Dakar-Djibouti (1931-1933) et Sahara-Soudan (1935). Au croisement de la musicologie et de l’ethnologie, dans ses publications comme dans ses responsabilités, il est le responsable de l’institutionnalisation de l’ethnomusicologie en France.