Denise Paulme
Des terrains multiples
Aussi importante que cette première expérience de terrain en pays dogon ait été pour elle, Denise Paulme n’a pas souhaité la renouveler. Suivant le modèle des anthropologues britanniques, elle a en effet préféré travailler successivement sur différentes sociétés. Après la guerre, elle réalise plusieurs missions en compagnie de l’ethnomusicologue André Schaeffner, avec lequel elle s’est mariée en 1937. En octobre 1945, tous deux partent pour la Haute-Guinée française, en pays kissi, pour y effectuer un premier terrain d’une durée de six mois, un second d’une durée équivalente devant lui succéder deux ans plus tard. Là, elle travaille avec bonheur sur le culte des ancêtres et les rites agraires ou initiatiques.
Rien d’aussi satisfaisant en pays baga où Denise Paulme et André Schaeffner séjournent quatre mois au cours de l’année 1954 et découvrent une société qui leur semble « moribonde ». La mission qu’ils effectuent en 1958 en pays bété, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, est leur dernière expérience de terrain commune ; c’est aussi celle qui donne lieu à l’ultime ouvrage monographique de Denise Paulme. Par la suite, l’ethnologue réalise des missions plus courtes dans différentes populations lagunaires de Côte d’Ivoire, où elle étudie notamment le système des classes d’âge dans une perspective comparative.